Un terrorisme souverain (Vremia novosteï)

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MOSCOU, 24 juillet - RIA Novosti. Le refus de la Russie de coopérer avec la Grande-Bretagne dans la lutte contre le terrorisme est une conséquence du "froid" qui s'est instauré dans les rapports russo-britanniques.

On voudrait croire que cette coopération ne se résumait pas aux tentatives de Moscou d'obtenir l'extradition par Londres d'Akhmed Zakaïev, ancien émissaire des terroristes tchétchènes. Quoi qu'il en soit, on est confronté à l'opposition entre "l'argument Zakaïev", avancé par la Russie, et "l'argument Lougovoï" émis par la Grande-Bretagne.

Les avis des pays sur l'assassinat d'Alexandre Litvinenko peuvent diverger fondamentalement et la réaction des autorités des deux pays à l'enquête sur ce meurtre qui est, en fait, un acte de terrorisme, peut être différente. Mais il est inadmissible que la coopération dans un domaine dont dépendent, sans exagération, la sécurité et la vie de centaines de millions de gens sur notre planète, soit subordonnée à cette réaction.

Le monde éprouve suffisamment de difficultés dans sa lutte contre le terrorisme. D'une part, pour des raisons religieuses, politiques et sociales, la population d'Etats entiers, considère les terroristes comme des héros et des justes. D'autre part, même les puissances qui prétendent jouer le rôle d'arbitres géopolitiques n'arrivent pas à élaborer des critères identiques permettant de qualifier telles ou telles organisations de terroristes.

L'éternelle suspicion réciproque des services secrets de tous les pays, leur habitude de dissimuler leurs informations dans les conditions de la menace terroriste globale causent un préjudice à ceux qui luttent contre le terrorisme. En effet, dans la lutte contre cet ennemi qui ne reconnaît pas de frontières géographiques, politiques et morales, l'importance fondamentale appartient au partenariat entre les services secrets des divers pays, et la concurrence n'est pas de mise.

C'est pourquoi on peut et il faut critiquer les Etats-Unis pour les erreurs commises dans leur campagne irakienne, mais il est absurde et irresponsable de se réjouir des échecs de la mission américaine dans ce pays. C'est pourquoi les membres du Quartette pour le Proche-Orient doivent voir la différence entre les terroristes palestiniens et les organisations et les hommes politiques avec lesquels on peut mener un dialogue. C'est pourquoi les autorités d'un Etat ne peuvent pas renoncer à la coopération dans la lutte anti-terroriste avec un autre Etat, si les deux pays reconnaissent que les buts de cette lutte sont communs. (Nous estimons que la Russie et la Grande-Bretagne considèrent le terrorisme comme un mal absolu).

Si la Russie est vraiment capable d'aider les autorités de la Grande-Bretagne à protéger les Britanniques contre la menace terroriste et si la Grande-Bretagne est capable d'aider la Russie à protéger les Russes, il serait impardonnable de renoncer à cette possibilité. Il n'y a pas de buts et d'offenses qui puissent justifier un tel refus.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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